Energie,
hydratation et supplémentation micronutritionnelle sont les
trois grands axes de l'élaboration d'un programme nutritionnel
pour l'amélioration de la performance.
Répondre
à ces exigences n'est pas aussi simple que nous pouvons le
croire. En effet, de nombreux paramètres physiologiques et
nutritionnels entrent en jeu : apport énergétique, quantités
et concentrations en glucides, types de glucides, digestion et assimilation
des nutriments, hydratation, osmolarité des boissons, compensations
des pertes sudorales, apports spécifiques en micro nutriments
Autant
de considérations à prendre en compte lorsque l'ont
veut améliorer et optimiser ses performances.
Le
glucose, substrat énergétique de l'organisme.
Le
glucose est la principale source d'énergie immédiatement
disponible pour le muscle et le système nerveux central. Il
provient en majorité des glucides des aliments, il est ensuite
stocké par le foie et les muscles sous forme de glycogène.
L'adénosine triphosphate (ATP) est le seul substrat utilisé
directement pour les contractions musculaires. Cependant, il y a peu
d'ATP en stock dans l'organisme et celui-ci doit être continuellement
régénéré.
Le glucose contribue à la régénération
de l'ATP par le biais de trois filières énergétiques
différentes selon la configuration intensité-durée
due la discipline pratiquée.-
dans le cas d'un effort court d'intensité élevée
(sprint, sauts), la filière anaérobie alactique (15
secondes) synthétisant l'ATP à partir de la créatine
phosphate, et la filière anaérobie lactique (15 secondes
à 2 minutes) utilisant le glycogène musculaire, sont
majoritaires.
- Dans le cas d'un effort long de plus faible
intensité (5000 m, marathon, trail
), la filière
aérobie est prépondérante. Elle mobilise principalement
le glycogène musculaire (les 90 premières minutes) puis
le glucose sanguin provenant du glycogène hépatique
(environ 2 à 3 heures de réserves selon l'intensité
de l'effort). Le glucose sanguin provient donc uniquement du foie
(en dehors des apports alimentaires). Les deux voies de production
du glucose par le foie sont la glycogénolyse et la néoglucogenèse.
Leur contribution relative dépend de l'intensité et
de la durée de l'effort. De plus, les réserves en graisse
participent progressivement à la synthèse de l'ATP musculaire.
Le niveau d'entraînement peut modifier la mobilisation des carburants
énergétiques à l'effort en diminuant l'utilisation
du glucose au profit de celles des réserves en graisse. L'apport
de glucides par le biais de boissons ou d'aliments énergétiques
permet d'épargner les réserves de glycogène musculaire
et hépatique, enjeu majeur pour le coureur lors d'un effort
supérieur à 1 h 30. Des niveaux bas de glycogène
se traduisent de façon instantanée par une baisse de
la performance, car l'intensité du travail musculaire ne peut
être maintenue. On comprend alors l'interet des glucides dans
l'alimentation du coureur : Avant l'effort, pour lui permettre de
constituer les réserves énergétiques en glycogène
et donc de repousser le délai d'épuisement. La teneur
en glycogène du muscle est directement fonction de la proportion
de glucides dans l'alimentation.
Les différents types de glucides :
Aujourd'hui,
on ne parle plus de glucides lents ou de glucides rapides mais plutôt
de glucides d'index glycémique bas ou élevé.
Les glucides d'index glycémique élevés augmentent
rapidement le taux de glucides dans le sang (glucose, saccharose,
dextrose, maltodextrines
) Les glucides d'index glycémique
bas fournissent une énergie prolongée dans le temps
(amidon, fructose).Quels
glucides privilégier ?Le
choix des glucides doit se faire en fonction du moment (avant, pendant,
après l'effort), de l'intensité de l'effort et pour
les liquides, en fonction de l'osmolarité désirée
de la boisson. Des
glucides complexes d'index glycémique bas ou moyen comme les
pâtes, le riz, les pommes de terre consommés plusieurs
jours à plusieurs heures (5 h) avant votre compétition,
vous permettent de faire le " plein d'énergie ".Les
glucides d'index glycémique élevé comme le glucose,
le maltose, le dextrose, le saccharose et les maltodextrines, consommés
régulièrement avant et pendant l'effort, sont rapidement
absorbés et permettent de renouveler le glucose circulant dans
l'organisme. Après l'exercice, ils permettent également
de reconstituer les reserves énergétiques musculaires
pour mieux récupérer et se recharger en énergie.
Le
fructose (sucre des fruits) possède un index glycémique
bas. Il entraîne une hausse de la glycémie rapide, peu
élevée mais constante fournissant une énergie
durable dans le temps. Il permet de réguler la glycémie
et d'éviter l'apparition de pics d'insuline, pouvant conduire
à l'hypoglycémie secondaire (baisse de concentration,
fatigue, sensation de malaise, sueurs, parfois faim douloureuse).
En période de récupération, il permet de reconstituer
spécifiquement le glycogène hépatique.Les
maltodextrines, glucides à index glycémique élevé,
possèdent l'avantage de réduire l'osmolarité
des boissons tout en maintenant leur contenu énergétique,
limitant ainsi les risques de déshydratation.
Compenser
les pertes hydriques :
L'activité
physique entraine des pertes en eau par voie cutanée (sueur),
respiratoire (surtout quand l'air est sec) et urinaire.
Seule l'évaporation de la sueur à ola surface de la
peau permet d'éliminer la chaleur produite par l'activité
musculaire et donc de maintenir le corps à une température
compatible avec la poursuite de l'activité. Une perte hydrique
de 2 % induit une baisse des performances de 20 %. Une déshydratation
de plus de 4 % du poids corporel est même dangereuse. C'est
pourquoi il est recommandé de consommer entre 600 ml et 1200
ml d'eau par heure d'effort. La déshydratation est favorable
eux tendinites, crampes et autres perturbations musculaires. S'hydrater
est physiologiquement indispensable.
Conseils
pour une hydratation optimale :
Apprendre
à s'hydrater pendant l'entraînement.
Choisir une boisson adaptée à la température.
Boire dès le début de l'effort, ne jamais attendre la
sensation de soif car c'est alors trop tard.
S'hydrater dès la fin de l'effort pour une meilleure récupération.
Les quantités d'eau qu'il est possible d'absorber dépendent
de la nature de chacun.
Remplacer
les électrolytes et les micro nutriments
:
La
composition du sang en électrolytes est modifiée au
cours de l'effort. Les pertes importantes d'électrolytes, entraînées
par l'eau sous forme de sueur ont été bien détaillées
par de nombreuses expérimentations. Les
électrolytes et micro nutriments perdus sont le sodium, le
chlore, le potassium, le magnésium, le calcium, la vitamine
C, le cuivre, le zinc, le chrome et le sélénium. L'apport
de chlorure de sodium est impératif et fondamental pour éviter
la baisse du sodium et du chlore sanguin pendant les courses de très
longue durée. Cette diminution est responsable de la baisse
des performances pouvant aller jusqu'au malaise. Il est conseillé
d'en apporter entre 0,5 et 0,7 g par litre de boisson ingérée
quel que soit le type d'effort. Cette adjonction n'augmente pas l'absorption
intestinale de l'eau, mais elle limite la baisse du volume plasmique
pendant l'exercice et favorise la rétention du volume liquidien
extracellulaire. Il faut éviter des concentrations importantes
qui peuvent donner un goût saumâtre préjudiciable
à la consommation de boisson pendant l'exercice. Les apports
de sel sous forme de comprimés ou de dragées sont déconseillées
car ils peuvent aggraver la déshydratation et favoriser l'apparition
de troubles digestifs. L'apport
de potassium chez le coureur de longue distance, surtout par ambiance
chaude, permet de compenser les pertes urinaires et sudorales de potassium
qui peuvent être élevées.
Apporter
des antioxydants :
Pendant
l'effort, l'organisme du sportif est soumis à une production
accrue de radicaux libres. Ces molécules très réactives
et néfastes sont naturellement générées
par notre organisme à partir de l'oxygène en raison
de l'augmentation de la consommation d'oxygène, des réactions
inflammatoires et des processus d'ischémie-reperfusion dans
les tissus.
Les radicaux libres sont à l'origine de dommages oxydatifs
conduisant à des micro lésions musculaires et tendineuses,
pouvant entraîner à la longue de véritables blessures.
Pour prévenir ces mécanismes nocifs, il faut impérativement
privilégier une alimentation variée, riche en fruits
et légumes frais contenant de nombreux antioxydants (vitamines
C et E, sélénium, zinc, chrome, vitamines B2 et B6,
polyphénols, caroténoïdes).
Effet
de l'entraînement sur le système anti-oxydant
:
L'entraînement
régulier conduit à des mécanismes d'adaptation.
Il permet notamment l'augmentation de la résistance de l'organisme
à la production de radicaux libres en améliorant les
défenses anti-oxydantes. En effet, l'exercice physique régulier
permet une augmentation de l'activité des enzymes de défense
antioxydantes. En contrepartie, les réserves en vitamines et
minéraux antioxydants sont diminuées car elles sont
utilisées pour le fonctionnement de ces enzymes. Il est donc
nécessaire d'apporter en cas de besoin une supplémentation
en antioxydants.
Faciliter la vidange gastrique :
Vidange
gastrique :L'absorption
des liquides et des nutriments est totalement liée à
la rapidité de la vidange gastrique dans l'intestin grêle.
Les principaux facteurs d'accélération de la vidange
gastrique sont : Le
volume du contenu gastrique : plus le volume est important, plus la
vidange est rapide.
L'osmolarité de la solution : la diminution de la concentration
de particules dans la boisson (diminution de l'osmolarité)
augmente la vidange. Les maltodextrines sont des polymères
de glucose formés par la dégradation de fécule
de mais donnant moins de particules dans les boisson, ce sui facilite
le passage de l'eau de l'estomac vers les intestins.
Le niveau d'hydratation : plus l'organisme est bien hydraté,
meilleure est la vidange.L'absorption
intestinale :L'absorption
liquidienne intestinale est dépendante de l'osmolarité
de la solution. L'osmolarité du sang est comprise entre 280
et 300 mmol/L.Si
la boisson est trop concentrée (hypertonique), l'eau passe
de l'organisme vers l'intestin pour diluer la solution ingérée.
C'est à dire que l'eau est secrétée par l'organisme
plutôt que d'être absorbée. Ainsi un liquide hypertonique
(jus de fruit, sodas) accroît la déshydratation en provoquant
un transfert d'eau des cellules vers le tube digestif. Si
la boisson est moins concentrée que les liquides de l'organisme
(hypotonique), l'eau sera transférée de l'intestin vers
l'organisme. Une boisson hypotonique est donc particulièrement
bien adaptée à l'effort. Elle est très bien tolérée
par l'organisme, ne provoque pas de troubles intestinaux et réhydrate
rapidement l'organisme sans charger l'estomac.
Si
la boisson est à la même concentration que les liquides
de l'organisme (isotonique), elle sera également bien absorbée
par l'organisme.